• La lumière du poète

     

    "Le poète est celui qui, plongé, comme tout homme, dans l'obscurité d'un monde insaisissable, entrevoit un peu mieux sa raison, perçoit les premières lueurs du jour. En d'autres termes, le don de poésie ne le soustrait pas à la foule des hommes « pauvres et chétifs » ; c'est dans sa condition d'homme qu'il accueille le don divin ; et par là il vit plus intensément qu'autrui le malheur de l'existence humaine et ressent davantage l’absence de cette lumière dont quelques rayons lui parviennent."

    (J. Céard)

     

    Tableau de Vladimir Kush

    « Conte au coin de la fantaisieLes règles en rupture »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 10:08

    Je ne suis pas d'accord pour dire que le poète est comme tout autre, mais peut-être est-ce plus un espoir qu'un désaccord...

    2
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 12:03

    Mais justement, J. Céard dit bien que le poète est différent. Plus sensible à ce qui est et n'est pas, il voit +.  À noter qu'il est possible de transposer cette réflexion à tout artiste...

    3
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 14:01

    Je cite : "comme tout homme".

    4
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 15:11

    À mon tour, je cite : "entrevoit un peu mieux" , "vit plus intensément qu'autrui" , "ressent davantage".

     

    5
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 17:45

    C'est en cela que je ne suis pas d'accord. Il ne ressent pas davantage, il ressent tout simplement. L'Homme ne connaît pas ce que le poète sait.

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    6
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 19:11

    Intéressant. Cela voudrait dire que le poète ne pourrait pas être entendu : puisque, comme tout artiste, il crée par, et pour les sentiments (d'ailleurs les sentiments humains, non ?). Comment, dès lors, expliquer la reconnaissance universelle qu'ont acquis certains (Rimbaud, Chopin, Picasso,...) non seulement auprès de leurs pairs, mais aussi du grand public ? Est-il possible que la foule suive aveuglément une "mode" ? Pas impossible pour une partie (j'en ai même acquis la certitude). Mais pas possible pour une autre !

    Il existe de grands amateurs d'art qui ne créeront jamais faute de "don", de "vision", mais qui s'émouvront (très moche ce vb à ce temps) sincèrement face à des oeuvres. Peut-on dire d'eux qu'ils ne ressentent pas ? Assurément pas puisqu'ils nous montrent le contraire en appréciant des textes, peintures ou musiques. Par contre, peut-être peut-on dire qu'ils ne ressentent pas assez pour créer d'eux-même...

    7
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 22:45

    Il y aurait donc différents degrés de ressenti ? Très bien, mais qui fixe les règles ?

    Et puis, lorsque tu vois ces amateurs émus, ne suivent-ils pas les idées, la culture, que leur a enseigné grand papa ? Faute de créer, ils rejoignent la foule en disant : "Oooh, c'est beau..." ... et c'est bien moche que de ne pas penser par soi même.

    8
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 23:32

    Certains, oui, c'est sûr veulent se penser cultivés... C'est assurément nullisime !  Mais je peux t'assurer qu'une partie ne feint pas. Mon père, par exemple, très loin du musicien accompli, va pourtant à des concerts classiques avec grand plaisir (du moins certains compositeurs). Et je peux te dire que le faux semblant n'est pas du tout son genre, surtout en vieillissant (d'ailleurs, quand ça ne lui plaît pas, il n'hésite pas à le signaler).

    Plutôt que différents "degrés" de ressenti, je parlerais de différentes sensibilités. Il y a non seulement le style, l'éppoque, mais aussi le support de l'expression artistique qui entrent en compte : ainsi, si certains s'émerveilleront devant un tableau de Rembrandt, d'autres lui préfèreront les poèmes d'Aragon. À chacun de trouver ses préférences. Mais pour trouver, il faut chercher. Et c'est sûr que dans la société d'aujourd'hui, et d'une, il est plus facile de tomber par hasard sur des imbécilités tendances (cf bcp d'émissions à la TV) que sur des oeuvres culturelles, et de deux, il serait assez mal venu d'apprécier qqch "contre-majoritaire" (on revient sur le nullissime moche mouton).

    Tu sais combien de fois j'ai entendu "la musique classique, c'est nul !" ? Pourtant, à chaque fois que j'ai demandé qu'est-ce qu'il/elle n'aimait pas, la réponse fut plutôt courte et du style "ben je sais pas, mais c'est nul !"... Je crois la même chose en poésie, litérature, peinture, etc...  On vit dans un monde où tout le monde juge sans même connaître. Alors comment peut-on espérer cultiver la sensibilité quand elle est condamnée avant même d'avoir été éffleurée ?

    Tout ceci, aussi, tend à éloigner l'artiste du reste des hommes...

    9
    Jeudi 19 Juillet 2012 à 09:51

    bonjour atoi de la bretagne!!!!!

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